mercredi 20 mai 2015

Lecture: Le maître des illusions


Après avoir lu "Le complexe d'Eden Bellwether" (chronique à venir pendant le mois anglais), je me suis attaquée au "maître des illusions", de Donna Tartt.

Résumé: Introduit dans le cercle privilégié d'une université du Vermont, un jeune boursier californien intègre peu à peu un petit groupe d'étudiants de la grande bourgeoisie. Il découvre un monde insoupçonné de luxe, d'arrogance intellectuelle et de sophistication, en même temps que l'alcool, la drogue et d'étranges pratiques dionysiaques. Très vite, il pressent qu'on lui cache quelque chose de terrible et d'inavouable, un meurtre sauvage et gratuit qui l'entraîne, lui et ses camarades, dans un abîme de chantage, de trahison et de cruauté.

Peut-être n'aurais-je pas dû enchaîner ces deux lectures, le hasard des emprunts de la bibliothèque m'y a conduit, mais cette deuxième lecture souffre de la comparaison.

Comme le dit très justement Miss Léo dans son post, le titre et le quatrième de couverture sont trompeurs, et j'attendais plus de ce roman, en particulier de la deuxième partie.


Même si la première partie est prenante, car on veut savoir ce qui a conduit au meurtre de Bunny, décrit dès le prologue, je n'ai pas vraiment accroché avec l'histoire: tout me paraît excessif dans ce récit.
On est en permanence dans une atmosphère d'orgie, débauche d'alcool et de drogues, aucun des protagonistes n'a l'air "normal", ce qui rend difficile l'immersion dans le roman (et pourtant je sors d'une école d'ingé!!!).
Même le cours de grec ancien, avec seulement 6 élèves et un professeur qui travaille en électron libre semble irréaliste.

Les personnages ne sont pas attachant, on a là encore du mal à croire à leur réalité. Ils semblent tellement décalés qu'ils m'ont paru peu crédibles. Pourtant, au départ, la mise en place de la psychologie des différents protagonistes, avec leurs histoires, leurs familles, les relations entre eux est bien menée, mais au final il reste des flous qu'on aurait voulu voir éclaircis, comme les raisons du comportement d'Henry, des précisions sur sa famille (il est le seul sur lequel au départ Richard ne donne aucune information sur les origines), ou le pourquoi de son ascendant sur le groupe.

Le seul point intéressant est la personnalité de Richard, le narrateur, qui dès le départ ment pour s'intégrer, ce qui nous laisse nous interroger sur la véracité de sa version du récit, tant sur son rôle que sur celui des autres personnages. Il se donne un rôle plutôt extérieur, mais finalement sans contre-récit, on peut se demander si cette version n'est pas faussée.

J’espérais que la deuxième partie nous éclaire sur la première, ou comble les lacunes de l'histoire, mais si on y suit bien les conséquences sur chacun des individus du meurtre, je suis restée sur ma faim concernant les motivations de chacun (et plus particulièrement de Henry). On ne comprends pas les raisons des différents entre les personnages, ni les ruptures qui se consomment, ou les peurs respectives des uns envers les autres, et la fin m'a laissé un sentiment d'inachevé.

Si l'écriture de Donna Tartt est facile à lire, et si l'idée de départ me semblait intéressante, j'aurais voulu que soit plus creusés les mobiles des personnages, qu'il y ait plus de cohérence dans le récit qui m'a paru manquer d'explications ou de justifications si on peut dire, vis-à-vis des actes et des choix qui conduisent les protagonistes au meurtre. Peut-être avais-je trop d'attentes, mais malgré quelques points positifs, j'ai été au final déçue par ce roman qui me laisse sur ma faim.

1 commentaire:

  1. Je crois définitivement que cet auteur n'est pas faite pour moi. Que ce soit les billets sur le Chardonneret ou le tien aujourd'hui, vraiment j'ai du mal avec l'excès, le trop, le manque de nuance, et c'est ce que tu sembles pointer ici quand même. Dans ce que je comprends d'elle, il y a un côté rouleau compresseur un peu forcé....

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