lundi 18 août 2014

Lecture: Orages ordinaires


Livre du jour: "Orages ordinaires", de William Boyd, découvert grâce à Liebel.

Résumé: Par un pur hasard, Adam Kindred, jeune climatologue spécialiste des nuages, se retrouve dépouillé en quelques heures de tout ce qu'il tenait pour acquis: sa carrière, sa réputation, ses cartes de crédit, son passeport, son portable, et même ses vêtements, soit tous les signes extérieurs de son identité humaine. Une succession de terrifiantes coïncidences fait de lui l'auteur tout désigné d'un meurtre. Police et tueur à gages lancés à ses trousses, sa seule issue est d'entrer dans la clandestinité et de rejoindre la multitude de ces disparus qui hantent les grandes capitales mais demeurent indétectables sous les rayons inquisiteurs des radars sociaux. Entre ses poursuivants multiformes et insaisissables et ses frères en misère, Adam fait l'apprentissage cruel et fascinant de l'art de la survie à l'intérieur d'un Londres hors normes, peuplé de personnages forts inventifs face aux vicissitudes existentielles. En opérant - grâce à la chance et à l'amour - sa remontée à la surface du monde dit civilisé, Adam regagne l'espoir de redevenir lui-même et d'en finir avec cette vie en fuite orchestrée de main de maître par un auteur qui, lui, n'a rien laissé au hasard.

A la lecture de ce roman, on se dit qu'il n'est finalement pas très compliqué de disparaître: quand la vie d'Adam bascule, il se fond avec une facilité déconcertante dans le décor, laissant son ancienne vie derrière lui, et se créant au final une nouvelle identité sans lien avec ce qu'il était. Pas compliqué dans le sens où la grande ville, ses recoins et l'ensemble de ses laissés-pour-compte laissent une infinité de possibilité de se fondre dans la masse, mais par contre la survie est difficile, et demande une adaptabilité extrême pour échapper aux forces de l'ordre, mais aussi à la loi de la rue et ses pièges.

J'ai été emportée dans cette histoire, même si encore une fois la fin m'a laissé un peu perplexe (ça doit être la période, je voudrais que les livres finissent autrement, allez savoir pourquoi), même si elle a le bon goût (la fin) d'échapper à "tout est bien qui finit bien", qui aurait certainement un peu gâché le ton du roman, qui met à la fois en lumière la vie underground dans Londres, avec ses règles, ses caïds, ses prédicateurs hommes d'affaire...., mais aussi les dérives de l'industrie pharmaceutique, et plus généralement du monde des affaires, sacrifiant des vies humaines juste pour le profit.

J'ai beaucoup aimé le personnage d'Adam, looser malgré lui, qui bascule du camp du "bien", du camp de ceux qui ont une bonne situation, une belle vie, pas de soucis, au côté obscur de la force, ce côté où la frontière entre le bien et le mal est très mince, où une mère pour qui son fils est tout le drogue pour partir en chasse de clients, où un agresseur devient un sauveur, et où les principes disparaissent pour survivre. Si la plupart des personnages qui gravitent autour d'Adam évite le manichéisme gentil/méchant (à quelques exceptions près), les "riches" du roman ont clairement le mauvais rôle, sans pour autant tomber dans la caricature. Tous ces personnages rendent le roman plus humain, et à mon sens en font la véritable force, permettant de dépasser quelques "incohérences", telles qu'un meurtrier sur-armé qui tue au couteau de cuisine, ou une enquête de police tellement bâclée que ça semble irréel.

Merci Liebel pour le conseil!

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