mercredi 30 juillet 2014

Lecture: Ailleurs

Petit billet de rattrapage lecture, je ne sais pas comment je fais, je suis sans enfants depuis presque 3 semaines, et je ne trouve pas le temps de lire, ni le temps de rédiger des billets. A croire que j'ai besoin pour lire de conditions extrêmes, et que j'apprécie d'autant plus de prendre un bouquin quand c'est un instant "volé", dans l'avion pendant un déplacement pro (non, je ne lis pas mes dossiers dans l'avion), ou quand mes enfants sont au bain, voire même en leur préparant le dîner ;-)

J'ai beau m'être promis de ne pas faire d'énormes journées au boulot, je reste en moyenne 1h à 1h30 de plus tous les jours à mon poste (mais en moins concentrée parfois...), j'ai fait les soldes (sans trouver grand chose à part une immense déprime en essayant des maillots de bain....), mon temps de télé à auss fortement augmenté (et pas pour la bonne cause), en gros je ne mets pas vraiment à profit l'absence des enfants, et je sais d'ailleurs qu'ensuite je vais regretter de ne pas avoir lu plus, cousu plus....
On ne fait pas non plus grand chose dans la maison (la honte), on n'est pas prêts de refaire la salle de bain ;-)

Enfin, pour en revenir au sujet principal de mon post, je voulais vous parler aujourd'hui d'un livre découvert grâce à Galéa, dont j'avais beaucoup aimé l'article sur cet ouvrage (j'allais écrire roman, preuve que j'ai bien du mal à lire ce type de récit comme une histoire qui est vraiment arrivée).  



 Résumé:
Peu de temps après la disparition de sa mère, Richard Russo, l'écrivain couronné du prix Pulitzer et auteur d'une dizaine de romans traduits dans le monde entier, prend la plume pour décrire la vie de cette femme autoritaire mais fragile qu'il adora autant qu'il la subit. À chaque étape de l'existence de son fils, de son enfance dans la banlieue industrielle de New York à sa carrière dans les universités américaines, à travers les différents seuils de son mariage, l'éducation de ses deux filles et les améliorations successives de son niveau de vie, elle le suivit comme une ombre encombrante et intouchable, ballottée au gré des déménagements successifs, écartelée entre ses tentatives de préserver un mode de vie qu'elle souhaitait « indépendant » et les violentes crises nerveuses dont elle était si souvent victime, et qui marquèrent à jamais l'ensemble de la famille Russo. Ailleurs retrace le déchirant parcours d'un être torturé sa vie durant par un trouble obsessionnel-compulsif diagnostiqué trop tard, mais constitue, avant tout, la plus belle épitaphe adressée à sa mère par celui qui, parvenu enfin à la comprendre, fut son unique raison de (sur)vivre.

Dans ce livre, en partie autobiographie, et en partie biographie, Russo nous parle de sa mère, cette femme qui voulait être libre, mais qui était enfermée par ses problèmes nerveux, ceux qui font dire au père de Russo en parlant de son ex-femme "elle est cinglée". Le thème se rapproche de celui de "Rien ne s'oppose à la nuit", de Delphine de Vigan, mais je n'ai pas autant apprécié le livre de Russo. Je crois qu'en fait j'ai été un peu gênée par les sauts dans le temps, j'ai eu du mal à vraiment suivre où on en était dans la vie de l'auteur et de sa mère.

Cela dit j'ai quand même aimé ce livre, la description par Russo de sa relation avec sa mère, ce fils qui devient d'une certaine façon le père de sa mère, qui prend soin d'elle et tente d'apaiser sa vie. Je n'ose imaginer le poids que cela a pu être pour se construire, quand je vois ma mère avec la sienne, ou mes beaux-parents avec leurs parents, l'énergie et le temps qu'il faut pour s'occuper de ses parents quand ils deviennent dépendants, je me dis que Russo a eu de la chance de trouver une femme qui a accepté une belle-mère parfois tellement envahissante, non par sa présence, mais par ses besoins et ses angoisses. Au fil du livre on la trouve parfois très agaçante cette mère, on a envie de dire au narrateur de la laisser se débrouiller, mais une fois qu'on a découvert de quoi elle souffrait, on se dit qu'il a eu raison, même sans diagnostic, de toujours faire au mieux pour soulager sa mère.

Ce  livre, c'est l'amour d'un fils pour sa mère, mais c'est aussi le combat d'une mère et d'une femme qui tente de lutter contre ses démons pour vivre sa vie, mais qui malgré tout ses efforts est rattrapée inexorablement par ce qui la ronge de l'intérieur. Elle sait qu'elle rend la vie impossible à son fils, elle s'éloigne et repart à ses racines quand elle perd complètement pied, et pourtant elle a impérativement besoin d'être rassurée par son fils, son point d'ancrage.

J'ai aussi aimé le rapport à la lecture et aux livres de la mère et du fils: la maladie de Jean conditionne ses lectures et même sa façon de les ranger: la bibliothèque de Jean est révélatrice de ses troubles, ce que son fils malgré tout son amour a du mal à intégrer, ce qui le conduit à offrir à sa mère des livres allant à l'encontre de ses besoins.

En résumé, pas un gros coup de coeur, mais une lecture qui m'a touchée et fait réfléchir sur les liens intergénérationnels, sur l'inversion de la relation parents/enfants au fur et à mesure de la vie, et sur le poids de ces troubles pas toujours connus ou reconnus sur la personne qui en souffre, mais aussi sur tout l'entourage qui porte la souffrance de l'être aimé.



 
 
Peu de temps après la disparition de sa mère, Richard Russo, l'écrivain couronné du prix Pulitzer et auteur d'une dizaine de romans traduits dans le monde entier, prend la plume pour décrire la vie de cette femme autoritaire mais fragile qu'il adora autant qu'il la subit. À chaque étape de l'existence de son fils, de son enfance dans la banlieue industrielle de New York à sa carrière dans les universités américaines, à travers les différents seuils de son mariage, l'éducation de ses deux filles et les améliorations successives de son niveau de vie, elle le suivit comme une ombre encombrante et intouchable, ballottée au gré des déménagements successifs, écartelée entre ses tentatives de préserver un mode de vie qu'elle souhaitait « indépendant » et les violentes crises nerveuses dont elle était si souvent victime, et qui marquèrent à jamais l'ensemble de la famille Russo. Ailleurs retrace le déchirant parcours d'un être torturé sa vie durant par un trouble obsessionnel-compulsif diagnostiqué trop tard, mais constitue, avant tout, la plus belle épitaphe adressée à sa mère par celui qui, parvenu enfin à la comprendre, fut son unique raison de (sur)vivre.
Dans ce livre, en partie autobiographie, et en partie biographie, Russo nous parle de sa mère, cette femme qui voulait être libre, mais qui était enfermée par ses problèmes nerveux, ceux qui font dire au père de Russo en parlant de son ex-femme "elle est cinglée". Le thème se rapproche de celui de "Rien ne s'oppose à la nuit", de Delphine de Vigan, mais je n'ai pas autant apprécié le livre de Russo. Je crois qu'en fait j'ai été un peu gênée par les sauts dans le temps, j'ai eu du mal à vraiment suivre où on en était dans la vie de l'auteur et de sa mère.

Cela dit j'ai quand même aimé ce livre, la description par Russo de sa relation avec sa mère, ce fils qui devient d'une certaine façon le père de sa mère, qui prend soin d'elle et tente d'apaiser sa vie. Je n'ose imaginer le poids que cela a pu être pour se construire, quand je vois ma mère avec la sienne, ou mes beaux-parents avec leurs parents, l'énergie et le temps qu'il faut pour s'occuper de ses parents quand ils deviennent dépendants, je me dis que Russo a eu de la chance de trouver une femme qui a accepté une belle-mère parfois tellement envahissante, non par sa présence, mais par ses besoins et ses angoisses. Au fil du livre on la trouve parfois très agaçante cette mère, on a envie de dire au narrateur de la laisser se débrouiller, mais une fois qu'on a découvert de quoi elle souffrait, on se dit qu'il a eu raison, même sans diagnostic, de toujours faire au mieux pour soulager sa mère.

Ce  livre, c'est l'amour d'un fils pour sa mère, mais c'est aussi le combat d'une mère et d'une femme qui tente de lutter contre ses démons pour vivre sa vie, mais qui malgré tout ses efforts est rattrapée inexorablement par ce qui la ronge de l'intérieur. Elle sait qu'elle rend la vie impossible à son fils, elle s'éloigne et repart à ses racines quand elle perd complètement pied, et pourtant elle a impérativement besoin d'être rassurée par son fils, son point d'ancrage.

J'ai aussi aimé le rapport à la lecture et aux livres de la mère et du fils: la maladie de Jean conditionne ses lectures et même sa façon de les ranger: la bibliothèque de Jean est révélatrice de ses troubles, ce que son fils malgré tout son amour a du mal à intégrer, ce qui le conduit à offrir à sa mère des livres allant à l'encontre de ses besoins.

En résumé, pas un gros coup de coeur, mais une lecture qui m'a touchée et fait réfléchir sur les liens intergénérationnels, sur l'inversion de la relation parents/enfants au fur et à mesure de la vie, et sur le poids de ces troubles pas toujours connus ou reconnus sur la personne qui en souffre, mais aussi sur tout l'entourage qui porte la souffrance de l'être aimé.

1 commentaire:

  1. Bon , tu sais à quel point la première partie de ton billet me parle (surtout l'histoire des soldes qui chaque année me déprime un peu plus).
    Quant à Ailleurs, j'ai été plus enthousiaste que toi, je suis d'accord tes bémols mais tout l'aspect qui touche à la construction de l'écrivain, m'a vraiment emballée, et c'est vrai que j'ai été bouleversée par cette mère qui lutte contre elle-même et par ce fils qui devient (comme tu le dis) le père de sa mère.
    Très bonnes vacances à toi, profite bien.
    Bisettes

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